6/10/2012

mon wagon noir





J’ai perdu mes rêves dans nos nuits abandonnées et récupéré des cauchemars dans mes placards que tu as vidés. 
Le noir n’a plus la chaleur de ton corps, ni la nuit l’écho de tes reins.




Les ombres prennent ces formes enfantines qui nous faisaient remettre la lumière, moi je la mets en veilleuse. 
Mes obsessions diurnes sont comme une mauvaise gueule de bois au réveil. 

J’ai envie de crier plus fort que les battements de mon cœur quand tu le brises.




Je prends un café goût crépuscule, et embrase une cigarette ténébreuse. 

Je suis désarmée dans les sépultures de nos fables, 
les petits cailloux envolés, les nœuds aux mouchoirs déchirés.






Le fantôme de notre histoire flirte avec mes songes et affadit les silhouettes de mes jours. Playmobiles insignifiants. 
J’irai t’égarer dans les bois, comme l’a fait Perrault. Effacer ton ombre pour qu’elle ne me colle plus aux talons. 

Je fais mon impossible, je m’accroche aux branches. 

Origami mon amour, sur l’eau chavire.

Je m’endors, tu reviens.




Je choisis l’horizon de nos cauchemars imaginés, souffle démiurge, et envoie valser les rêveries solitaires.





modèle : Adèle de Wismes
texte : Nina Gosse