Critique que j'ai écrite du film, pour le site Larscenic
Bellflower, c’est l’histoire de deux amis, Woodrow et Aiden, qui passent leurs journées à boire et construire un lance flamme en attendant l’apocalypse; c’est une aventure amoureuse qui se termine mal; c’est un voyage dans la banlieue de Los Angeles; c’est aussi un bad trip; mais surtout, c’est une descente aux enfers.
Le début du film nous plonge déjà dans un monde sans issu, un monde de déchéance et de fumée. On a mal, on a envie de respirer, mais on reste. Une image vintage, des couleurs cramées, des contours flous, et des tâches de cambouis sur l’objectif.. tout est là pour marquer une ambiance unique. On se laisse un peu entraîner par ces deux personnages qui attendent le chaos. Lorsqu’il arrive, on ne comprend pas tout. Mais justement, c’est un monde de délire et sans vraiment de fin écrite… comme le chaos.
« Je n’ai jamais voulu faire un film pour parler d’une génération. Il s’est avéré que le film, qui racontait une expérience personnelle, parlait de jeunes comme moi. Car pendant quelques temps, nous étions, à l’image des personnages dans le film, sans travail, sans lieu ou se loger. Et on faisait tout pour se faire un peu d’argent : je me rappelle que je gagnais quelques dollars en donnant mon sang. » dit Evan Glodell.
Effectivement, les personnages sont inspirés de la réalité. Bellflower est une sorte de portrait de la jeunesse actuelle, une génération qui vit au jour le jour. Comme quoi, « vadrouiller » veut sûrement dire s’inspirer de la vie autour de sois pour écrire des histoires qui explosent.
C’est le long métrage le mieux réalisé pour 17,000$ de budget seulement, d’après Independent Spirit John Cassavetes Award. Mais il faut surtout retenir que Bellflower est réalisé, produit, interprété et (en partie) monté par Evan Glodell. Ce n’est pas tout… Pour le tournage, il a conçu et construit sa propre caméra, la One-of-a-kind (il a combiné des parties appareil photo vintage, soufflets et lentilles russes, autour d’une Silicon Imaging SI-2K Mini caméra numérique).
Pour un premier film, il a tapé fort.. très fort. Qu’elle va être sa prochaine folie ? On ne sait pas encore, mais son nom est à retenir.
Révélé en 2011 au Festival de Sundance, Bellflower est en ce moment dans quelques unes de nos salles parisiennes.